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Télécom - Fibre optique ou fibre optique ?

25 juil. 2025

Temps de lecture minutes

Cet article a été publié dans le mensuel La Fédération N°661 de mars 2025, envoyé aux syndiqué.e.s de la Fédération CGT des salariés du secteur des Activités Postales et de Télécommunication.

L’État, avec Orange, engage la dépose définitive du réseau cuivre dans les communes de France. Ce chantier titanesque a débuté depuis le 31 janvier 2025, et prendrait fin normalement le 31 octobre 2028. Plusieurs communes de France ont donc été déconnectées de l’ADSL qui passe par le cuivre, alors que la pose de la fibre optique doit se terminer en 2030 et que tous les usagers n’ont toujours pas accès à la fibre.

Historique

Le réseau cuivre, également connu sous le nom de Réseau Téléphonique Commuté (RTC), est un réseau de télécommunications qui a été le principal moyen de communication de la téléphonie fixe pendant de nombreuses décennies en France. Le réseau cuivre est composé de câbles en cuivre qui transportent les signaux de communication entre les abonnés et les centraux téléphoniques. Ce réseau a été déployé dans toute la France dans les années 1960 et 1970.

Ce réseau a été mis en place par des agents des PTT, grâce à leur savoir-faire et leur volonté de déployer l’accès à tous les citoyens à un réseau de communication garant de l’équité et de l’égalité sur l’ensemble du territoire.

Aujourd’hui, le réseau supportant ces offres apparaît comme un réseau vieillissant, fragile, coûteux, et plus assez performant, notamment en comparaison avec les autres supports technologiques, et de l’évolution de la technologie et des besoins en matière de communication selon les opérateurs et l’État.

Progressivement, le réseau est arrêté en France à partir de 2025, et sera remplacé par la fibre optique. Cette transition vers la fibre optique devrait permettre d'offrir une meilleure qualité de service, des débits plus élevés pouvant atteindre plusieurs gigabits par seconde, et une plus grande stabilité des connexions. Par conséquent, les personnes bénéficiant encore de l’une de ses offres, particuliers comme professionnels, devront migrer vers une autre technologie pour continuer d’utiliser ses services.

Qui pour effectuer la dépose du cuivre ?

La direction d’Orange a fait un choix de longue date d’accroître la sous-traitance de nombreuses de ses activités. La direction a externalisé les activités pour complaire aux actionnaires au nom d’une supposée réduction des coûts.

La direction d’Orange a donc fait le choix d’encourager des entreprises « majors » pour leur attribuer des marchés découpés en 3 parties sur plusieurs territoires. Ces dernières, qui détiennent jusqu’à 90% du marché du réseau, sous-traitent en cascade à d’autres entreprises en rang 2, 3 ou plus … jusqu’à des auto-entrepreneurs-euses ! (RC Centric)

Orange, avec ce démantèlement, va toucher une manne financière très conséquente, car la dépose du cuivre est attribuée à des entreprises sous-traitantes, avec toujours des droits et garanties liées au rang de sous-traitance, mais aussi à la vente pour le recyclage du cuivre.

Par ailleurs, Orange revendrait le recyclage du cuivre à l’étranger alors qu’il y a des usines de fonderie en France, comme la fonderie de Bretagne, qui est en capacité de traiter le cuivre, alors qu’aujourd’hui, la fonderie est menacée, faute de repreneur et d’activité.

Il y a aussi un réel besoin de cuivre pour les batteries de voiture, ce qui pourrait aussi être une opportunité pour une relance de l’industrie en France.
La direction prétend qu’Orange est un employeur « socialement responsable ».

Devant une telle situation, elle doit prendre ses responsabilités. Il appartient aussi à l’État, 1er actionnaire d’Orange, de mettre fin à ces destructions d’emplois et à cette logique du moins-disant social, indigne de notre pays.

Qu’ils soient salarié-es d‘Orange ou des sous-traitant-es, nous exigeons des droits et des garanties sociales de qualité pour tous, à la hauteur des enjeux que représentent le déploiement d’un réseau Très Haut Débit. La fibre optique doit être non seulement le symbole du progrès technique, mais aussi celui du progrès social.

La dépose du cuivre doit être, pour les salariés, synonyme de progrès social en termes de conditions de travail, de salaires et d’emplois, tout en tenant comptes des besoins des usagers.
Cela doit se faire en prenant en compte la dimension environnementale. Pour cela, notre fédération a engagé avec la fédération de la métallurgie une coopération pour que le cuivre soit recyclé en France.

Tout doit être mis en œuvre pour assurer un service de qualité au service de l’ensemble des citoyen-nes, et garant d’un accès à la communication numérique sur tout le territoire.
La CGT dispose de plusieurs propositions en valorisant le travail en filière en plusieurs fédérations avec des propositions alternatives liant la ré-industrialisation et un service public de qualité.

L’avenir des télécommunications comporte des enjeux de services publics et industriels de la construction des matériaux, la construction du réseau et le rendu aux citoyens.

La CGT propose

  • Les recrutements nécessaires, à parité Femmes/Hommes, par territoire afin de garantir la réponse aux besoins des usagers, permettant l’amélioration des conditions de vie et de travail.
  • L’embauche des apprentis, CDD, intérimaires… qui en font la demande.
  • La ré-internalisation des activités et des salariés de la sous-traitance le nécessitant.
  • L’amélioration des conditions de travail notamment par l’utilisation des gains de productivité, afin de réduire le temps de travail à 32h.
  • La maîtrise publique des réseaux