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Téléperformance : Quand modernité rime avec précarité

26 juin 2025

Temps de lecture minutes

La direction de Téléperformance annonce un investissement de 600 millions d’euros dans l’intelligence artificielle, présenté comme une transformation stratégique de l’entreprise. Cet investissement massif contraste brutalement avec la réalité vécue par les salariés

  • une dégradation constante des conditions de travail, 
  • une vague de suppressions de postes sans précédent, 
  • et un désengagement total sur le plan social.

Le Plan de départs volontaires (PDV) en cours prévoit la suppression de 38 % des effectifs. Parallèlement, la fusion avec Majorel entraîne des réorganisations structurelles, des suppressions de postes et des fermetures de sites. Les salariés sont confrontés à :

  • une intensification du travail, 
  • une pression accrue sur la performance, 
  • et un affaiblissement délibéré de leurs droits collectifs, dans une logique de dumping social assumée.

Les budgets alloués au dialogue social, aux activités sociales et aux activités du CSE sont en diminution, alors que les besoins exprimés par les salariés augmentent. 

Les remontées des élus de la CSSCT sur la sécurité, la santé au travail et les alertes organisationnelles ne sont pas intégrées dans les décisions opérationnelles. La parole des salariés et des représentants du personnel est systématiquement marginalisée dans les choix stratégiques. Le budget réellement consacré à la GPEC, aux reconversions internes et aux passerelles métiers reste opaque. Dans le cadre du PDV et de la réorganisation, aucun engagement chiffré n’est pris pour sécuriser les salariés ou anticiper les besoins de formation à moyen terme. 

Quant au recours à l’intérim il n’a jamais été aussi important, sans transparence sur son évolution. 

La stratégie de transformation par l’intelligence artificielle est lancée :

  • sans concertation, 
  • sans évaluation de ses impacts sociaux, 
  • ni garanties pour les salariés. 
  • Aucune enveloppe équivalente à l’investissement IA n’est dédiée à la reconversion, à la formation ou à la montée en compétences. 
  • La part de cet investissement destinée à l’automatisation des tâches aujourd’hui réalisées par les salariés n’est pas précisée. 
  • Aucun retour sur investissement n’est communiqué en matière d’emplois ou d’organisation du travail.

L’absence totale d’investissement humain interroge sur les véritables finalités de ce projet, qui risque d’accroître les inégalités, la précarité et la dégradation des conditions de travail. 

La direction reste muette sur les suppressions de postes liées à la fusion avec Majorel, leur périmètre, leur budgétisation, et les fermetures de sites envisagées. Les représentants du personnel ne disposent d’aucune marge de manœuvre réelle dans l’élaboration des stratégies de transformation, qu’il s’agisse d’organisation, d’emploi ou de technologies. 

La CGT réaffirme son opposition à cette logique financière court-termiste qui sacrifie l’emploi, les droits, la santé et l’avenir des salariés. Elle exige l’ouverture immédiate de négociations :

  • sur les usages de l’intelligence artificielle, 
  • sur les garanties sociales, 
  • sur l’accompagnement des transformations 
  • et sur la sécurisation des parcours professionnels. 

La CGT appelle la direction à faire preuve de responsabilité et de transparence, à cesser la casse sociale, et à remettre l’humain au cœur de l’entreprise.