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BRT, filiale de La Poste : Quand privatisation rime avec dumping social, scandale fiscal et social !

14 juil. 2023

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Communiqué de presse 

Quand l’Etat français, (encore) actionnaire de La Poste fraude l’Etat italien, cela donne un des plus gros scandales fiscal et social au sein de l’Union Européenne : la société italienne BRT filiale de GEOPOST, elle-même filiale du Groupe La Poste, placée en administration judiciaire, est prise dans les phares du Tribunal de Milan depuis fin 2022, tombant sous le coup de la loi antimafia.

Ce 12 juillet 2023, le Conseil d’Administration du Groupe La Poste s’est de nouveau saisi du sujet. En effet, l’organisation du travail de cette société de livraison express de colis, reposait ainsi sur un système d’exploitation de travailleurs précaires (3 917 salariés pour près de 20 000 sous-traitants) employés par des coopératives « maffieuses » permettant une fraude à la fois fiscale et sociale. 

Un verdict ne se fait pas attendre : la responsabilité de La Poste est engagée !

Elle doit respecter l’accord collectif « Monde GEOPOST » signé par la CGT en mars 2017 qui a mis en place des codes éthiques et autres engagements sociaux de la part de Geopost et de BRT. Un projet d’avenant est actuellement en cours de négociation. 

Pour la CGT, c’est un comble ! Elle doit appliquer le devoir de vigilance et y associer des moyens afin de faire rayonner un modèle social sans exploitation du précariat au sein du Groupe, prendre sa responsabilité de donneur d’ordre.

Elle doit en finir avec son modèle d’acquisition et de sous-traitance à tout va avec l’argent produit par le travail des postier.es qui tourne au fiasco. Elle va devoir « passer à la caisse » pour payer son dû : d’abord chiffrés à 68 millions et des saisies préventives opérées en Italie, La Poste annonce aujourd’hui près de 137 millions de redressement fiscal et social ! Les chiffrages sont toujours en cours…

Un cas qui questionne le « social washing » entourant toute la littérature foisonnante sur les notations « sociales » des sociétés comme cela a été le cas de BRT en 2022 ayant reçu d’ECOVADIS une médaille d’argent et comme c’est le cas de La Poste qui a une notation extra-financière excellente : seuls les travailleurs sont à même de dire ce qu’il en est aujourd’hui !

Un cas qui fait école au sein de l’Union Européenne au regard des projets de textes européens en matière de travailleurs des plateformes (dont la France tente de freiner la mise en place d’une présomption de salariat) et de devoir de vigilance, et il ne suffira pas pour cela à La Poste de se débarrasser de ses filiales STUART et URBY..

De surcroît, il en va de la démocratie à l’entreprise. Jamais les postier.es ou les usagers n’auront eu leur mot à dire sur de telles opérations. Preuve est faite qu’« On ne peut laisser les affaires du monde au main du monde des affaires ! »

Il y a quelques jours à peine La Banque Postale, elle aussi filiale du Groupe La Poste, annonçait par missive à ses anciens salariés retraités (et de fait aux futurs retraités), la perte des « avantages » bancaires sur les comptes à compter du 1er janvier 2024. 

Ces économies mesquines réalisées auprès de celles et ceux qui auront passé leur vie produire les richesses de La Poste si habilement dépensées aujourd’hui, sont estimées à 294 millions d’euros. On est en droit de se demander si cette opération, outre le fait d’entacher un peu plus l’image de l’entreprise si chère à ses salariés anciens et actuels, n’est pas un simple renflouement des pertes dans cette odieuse partie de Monopoly financier ?!

Pour la CGT, cette escalade insensée doit s’arrêter et les richesses produites par le travail doivent revenir à l’augmentation immédiate des salaires et le financement des quatre missions de service public pour répondre aux besoins des postier.es et des usagers. D’aucune manière, les postier.es ne devront payer pour toutes ces décisions délétères de la Direction de La Poste !

Montreuil, le 13 juillet 2023