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Cadres - Travailler plus pour gagner moins

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Cet article a été publié dans le mensuel La Fédération N°660 de janvier 2025, envoyé aux syndiqué.e.s de la Fédération des salariés du secteur des Activités Postales et de Télécommunication. 

L’Ugict-CGT a publié son baromètre annuel qui donne une photographie de l’état d’esprit des cadres. Temps de travail, heures supplémentaires ou encore droit d’alerte et discriminations raciales ; les chiffres du baromètre ‘Opinions et attentes des cadres’ 2024 font état de plusieurs mal-êtres qui semblent s’être installés dans les bureaux des cadres.

« Pour les cadres, c’est travailler plus pour gagner moins »

Les réponses des personnes interrogées mettent en avant l’explosion des heures de travail supplémentaires, comme de leur charge de travail.

Ce qui ressort de ce sondage, c’est clairement le slogan « Travailler plus pour gagner moins » : 63 % des cadres déclarent travailler plus de 40 heures par semaine. Et 46 % estiment que leur rémunération n’est pas en adéquation avec le temps réel passé au travail.

À la CGT, on revendique un encadrement strict du forfait jour, lequel ne permet pas d’avoir un décompte horaire, ni des temps de repos légaux respectés. La France a d’ailleurs été condamnée pour cela par le Comité européen des Droits sociaux.

Il faut aussi se battre contre la réduction des effectifs qui impose de travailler plus avec moins de personnes.
Et les salariés doivent disposer d’un réel droit à la déconnexion, opposable à l’employeur.
Le sondage met aussi en lumière une certaine omerta sur le droit d’expression des cadres…

Avec la financiarisation de l’économie, les cadres ont de moins en moins leur mot à dire : 52 % déclarent rentrer fréquemment en contradiction avec les choix et pratiques réelles de leur entreprise ou administration. Et quasiment 60 % aimeraient disposer d’un droit d’alerte dans l’exercice de leurs responsabilités, afin de pouvoir refuser la mise en œuvre d’une directive contraire à leur éthique personnelle.

En revanche, le baromètre montre que les cadres ont de plus en plus confiance en la capacité des syndicats à défendre leurs droits et emploi.

La confiance des cadres en leur faculté à se défendre par eux-mêmes diminue de plus en plus. C’est sûrement dû au mouvement de financiarisation des entreprises et à des décisions politiques qui les dépassent. En 2023, 9 salariés sur 10 étaient contre la réforme des retraites. Pourtant, elle est passée en force par 49.3. La marge de manœuvre individuelle étant toujours plus réduite, nous constatons depuis quelques années une augmentation des adhésions des cadres à la CGT.
L’étude fait un focus sur les discriminations raciales et plus d’un cadre sur cinq en a déjà été témoin ou victime.

Depuis les dernières élections présidentielles, nous traversons une période propice à la libération de la parole raciste et xénophobe. Et c’est la double peine pour les femmes. En effet, 14,5 % d’entre elles déclarent avoir déjà été victimes de blagues racistes, contre moitié moins pour les hommes. La Cgt constate que le patronat ne prend pas ses responsabilités en matière de prévention et de sanction des actes discriminatoires en entreprise. Un cadre sur deux atteste du fait que son employeur ne l’a jamais informé des droits et recours en cas de comportement raciste au travail.

Mais pas de fatalité : Réduction du temps de travail, meilleurs salaires et sens du travail retrouvé sont à portée de main. Organisons les cadres pour développer le rapport de force !

Concernant le temps de travail, un ancien ministre a récemment estimé que le modèle des 35 heures devait disparaître, car les Français·es, selon lui, ne “travaillent pas assez”. Or, l’Insee rappelle que la France se situe dans la moyenne en nombre d’heures travaillées (à temps complet : 40,1 heures par semaine). Et dans l’encadrement, cette durée du travail explose ! 8 cadres sur 10 déclarent effectuer des heures supplémentaires, 1 cadre sur 2 fait régulièrement des heures supplémentaires (51 %)