Mediapost
20 sept. 2023

Médiapost – La Poste : exigeons un nivellement vers le haut
Le 17 Mai 2023 la direction générale de Mediapost, filiale du Groupe La Poste, annonçait le transfert de 2.147.553 boites aux lettres d’imprimés distribués par les salariés Médiapostiers vers leurs collègues facteurs de La Poste SA. Une annonce qui impacterait plus de 1205 distributeurs chez Mediapost.
Une décision, selon la direction de Mediapost, qui se justifierait par les contraintes de la mise en place du « oui pub, de la décision de quelques grandes enseignes de stopper la pub papier, de l’augmentation du prix des papiers, de la guerre en Ukraine et de la crise sanitaire du Covid ». Depuis 40 ans, Mediapost est un acteur majeur dans la communication de proximité avec, comme activité historique, la distribution d’imprimés publicitaires (IP). Celle-ci a dégagé pendant des années un chiffre d’affaires en croissance et surtout des bénéfices pour le groupe La Poste afin de donner toujours plus aux actionnaires ; la CDC et l’état. Tout cela sans se soucier des conditions de travail de ses salariés et de leur rémunération, ni même de gagner des nouveaux droits et garanties sociales, ni même de combattre le dumping social et la mise en concurrence orchestrée par le groupe entre les postiers de La poste SA et les mediapostiers, etc. Depuis des années, les élus CGT, les camarades de syndicats, le collectif fédéral ont travaillé du matériel revendicatif pour aller à la rencontre des mediapostiers et construire avec eux des sections syndicales sur le lieu du travail, et partir de leurs revendications locales. Tout ce travail de terrain nous a permis, lors des dernières élections du CSE, avec le vote des salariés de nous porter 1re organisation syndicale. Ils nous ont donné leur confiance pour que la CGT se batte à leurs côtés et porte leurs revendications.
Combattre le dumping social
Dès l’annonce du transfert des plus de 2 millions de boites IP vers La Poste SA, nos élus CGT, le collectif fédéral, ont travaillé les convergences pour exiger du Groupe La Poste, de Mediapost, l’ouverture de négociations sur un « accord d’entreprise relatif à la gestion des emplois et des parcours professionnels » (GEPP), pour gagner des garanties supérieures à un PSE, mais surtout exiger du Groupe La Poste une priorité pour la sauvegarde des 1205 emplois, ainsi que le reclassement des salariés dans La Poste SA ou dans les filiales. La CGT a exigé aussi le comblement et la création d’emplois à La Poste SA, suite au transfert de cette activité et des conditions de travail déjà bien dégradées des postiers depuis plusieurs années, par la suppression de plus de 21 000 emplois. La CGT a exigé de Mediapost que tous les salariés, et pas que les 1205, puissent intégrer selon leur souhait les nouveaux métiers logistiques, développement data et digital de Mediapost. Qu’ils puissent bénéficier d’un accompagnement personnalisé par les équipes pour une nouvelle orientation professionnelle, avec les mêmes droits et garanties que les postiers de La Poste SA, de bénéficier d’une formation de haut niveau, des prises en charge financières pour ceux qui souhaiteraient avoir un projet professionnel dans ou pas dans le Groupe La Poste, de pouvoir continuer à bénéficier du temps partiel choisi, et non imposé, etc . La CGT, à l’aide d’un questionnaire (QR Code dans cet article) est allée rencontrer les salariés de sites afin de récolter leurs avis, mais surtout leurs attentes revendicatives, et de construire avec eux des actions pour gagner un accord à la hauteur de leur attentes. Tout ce travail sur le lieu de travail a permis de faire avancer cet accord GEPP, mais ne donnait pas encore toutes les garanties et des engagements fermes de son application pour les 1205 salariés, voilà pourquoi la signature de la CGT n’a pas été possible.
La CGT propose
C’est l’occasion d'exiger une appropriation publique et démocratique des activités postales et de télécommunications qui porte 4 exigences:
- La démocratisation dans les entreprises de notre secteur avec des instances de régulation pour que salariés, usagers et élus décident des choix et orientations pour une véritable réponse aux besoins permettant de s’affranchir des marchés financiers.
- Des droits et garanties pour les salariés sur la base d’une égalité de traitement dès lors, où ils font un même travail ainsi qu’une sécurisation professionnelle tout au long de la vie professionnelle, bases d’un Nouveau Statut du Travail Salarié
- Un aménagement équilibré et cohérent du territoire prenant en compte l’ensemble des besoins sociaux, sociétaux et environnementaux.
- Des droits nouveaux d’interventions, d’informations, de contestation, de propositions des salariés et de leurs organisations syndicales, comme le droit de véto suspensif, pour intervenir dans la stratégie et dans la gestion des entreprises postales et de télécommunications afin d’y imposer de nouveaux critères d’efficacité économique, sociale et environnementale (politique industrielle, emploi…).
Même si cet accord a été validé par les autres Organisations syndicales, nous savons par expérience qu'un accord ne règle pas la difficulté que vont rencontrer les nouveaux collègues. Nous devons être attentifs, signé ou pas par la CGT, que son application soit respectée. Attentif aussi aux revendications de nos nouveaux collègues qui, aujourd'hui ou demain, viendront dans nos services. Il nous faut poursuivre avec les mediapostiers, le rapport de force sur le lieu du travail, pour gagner des augmentations de salaires, la prise en charge du taux kilométrique pour l’utilisation de leur véhicule perso, l’indemnité repas, l’organisation de travail, le droit de bénéficier d’un contrat de travail qui garantirait les mêmes droits et garanties sociaux, financiers, que les postiers de La Poste SA. Il nous faut poursuivre et mettre fin au dumping social, organisé par le Groupe La Poste, en mettant les travailleurs des filiales en concurrence, pour toujours plus de profits aux actionnaires qui ne font que dégrader les conditions de travail, les salaires, la précarité, etc. Pour la CGT FAPT, il y a urgence de travailler la mise en place des décisions de notre 37eme Congrès pour construire et gagner sur les convergences revendicatives, pour exiger de nouveaux droits à partir du lieu de travail, et gagner une vie syndicale partout et pour toutes et tous.