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Comment prévenir les risques liés aux périodes de forte chaleur ?

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Dans le secteur des activités postales et de télécommunications, de nombreux métiers obligent les salariés à évoluer dans des environnements marqués par des températures élevées que ce soit en intérieur comme en extérieur. Les salariés peuvent être exposés à la chaleur, comme actuellement lors d'épisodes caniculaires. Ces ambiances thermiques peuvent avoir de graves effets sur la santé et augmenter les risques d’accidents du travail. 

En France, la réglementation ne définit pas le travail à la chaleur et des températures maximales.

Cependant, l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS), préconise des seuils de température au-delà desquels la chaleur peut constituer un risque pour les salariés. :

  • Au-delà de 30 °C pour une activité sédentaire, 
  • 28 °C pour un travail nécessitant une activité physique, 

L’exposition à la chaleur peut être liée à la proximité de matières en fusion comme le verre ou le métal (fonderies, aciéries, hauts-fourneaux) de matériaux à haute température (paroi d’un four, proximité d’un creuset, …) ou de conditions environnementales thermiquement dégradées. Par exemple, dans certains environnements, la combinaison de la chaleur et de l’humidité (cuisine) peut rendre l’ambiance difficile à supporter. 

À l’heure actuelle, il n’existe pas de réglementation spécifique sur le stress thermique au travail en France. La prévention du stress thermique s’inscrit donc dans la directive européenne de 1989 (directive 89/391/CEE) en matière de santé et de sécurité au travail. Certains pays comme l’Espagne, la Grèce ou le Portugal ont une réglementation fixant des seuils avec un contrôle de l’humidité en intérieur parfois.

Les travaux en extérieur peuvent aussi exposer les salariés à de fortes chaleurs, particulièrement en été. 

Fatigue, sueurs abondantes, nausées, maux de tête, vertiges, crampes… Ces symptômes courants,  liés à la chaleur, peuvent être précurseurs de troubles plus importants, voire mortels : déshydratation, coup de chaleur. 

Les effets de la chaleur sur la santé sont plus élevés lorsque se surajoutent des facteurs aggravants comme la difficulté de la tâche. 

La chaleur augmente par ailleurs les risques d’accidents, car elle induit une baisse de la vigilance et une augmentation des temps de réaction. La transpiration peut aussi rendre les mains glissantes ou venir gêner la vue. 

Quelles perspectives ?

La réglementation de l’exposition à la chaleur sur le lieu de travail devra se faire en combinant plusieurs éléments:

  • des valeurs-limites d’action prenant en compte l’intensité du travail en lien avec les différents niveaux de température
  • des valeurs-limites d’exposition qui définissent les niveaux d’interruption du travail. 

Pour fixer ces valeurs-limites, nous avons besoin d’un indicateur fiable du stress thermique qui prenne en compte la température ambiante, la vitesse du vent, l’humidité et le rayonnement solaire (indice Wet Bulb Globe Tempe- rature, WBGT). 

La prévention la plus efficace consiste à éviter ou au moins à limiter l’exposition à la chaleur. 

Pour cela il est possible d’agir sur l’organisation du travail (augmentation de la fréquence des pauses, limitation du travail physique, rotation des tâches…), l’aménagement des locaux (zones de repos climatisées, ventilation), les matériels et les équipements (gilets rafraîchissants...) . 

Pour le travail en extérieur en période de canicule, des mesures préventives permettent de remédier aux effets de la chaleur (travail durant les heures les moins chaudes, mise à disposition d’eau fraîche à proximité des postes de travail, aménagement de zones d’ombre, pauses plus fréquentes…). Car on peut être bien hydraté et souffrir d'hyperthermie. 

Ces mesures doivent être accompagnées d’actions d’information et de formation des salariés. 

C'est bien le cumul de toutes les mesures de prévention qui garantira la sécurité et la santé des travailleurs.

L'employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. (art. L. 4121-1 du Code du travail

L’ensemble de ces éléments démontre que c’est bien sur l’organisation du travail qu’il faut agir. Si l’employeur a la responsabilité de la préservation de la santé et de la sécurité des travailleurs, et doit mettre en place un Plan de Continuité de l’Activité (PCA), pourtant, il n’a pas l’exclusivité de l’organisation du travail.

Ce sont bien les travailleurs eux- mêmes qui doivent porter cette question avec leur syndicat.

Quels sont les moyens d'agir ?

Les salariés disposent de plusieurs options si l'employeur ne prend pas les mesures de prévention nécessaires pour préserver leur santé : 

  • Contacter les représentants du personnel Cgt Fapt du Comité social et économique (CSE) et la commission santé, sécurité et conditions de travail, ou pour La Poste du Comité Hygiène Sécurité et Conditions de Travail (CHSCT) de votre lieu de travail, dont les coordonnées doivent être affichées dans les locaux ou accessibles depuis les outils numériques mis à disposition par l'employeur. Ou encore le Syndicat Cgt Fapt de votre département.
  • Exercer son droit d'alerte (modèle alerte) et droit de retrait : si un salarié estime être confronté à un "danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé", il peut se retirer de son poste de travail sans craindre de sanctions de la part de l'employeur. Le danger peut être individuel ou collectif. Le retrait du salarié ne doit toutefois pas entraîner une nouvelle situation de danger grave et imminent pour d'autres personnes.  
Il est toutefois recommandé, pour le salarié qui souhaite exercer son droit de retrait, d’informer son employeur ou son responsable hiérarchique, en indiquant ses raisons. La copie aux représentants du personnel est également recommandée.

  • Contacter l'inspection du travail, si l'employeur ne prend aucune mesure pour protéger les salariés contre les risques liés à la chaleur, ou adopte des mesures insuffisantes.

Il est à noter que les entreprises donneuses d'ordre sont tenues par la loi sur le devoir de vigilance en matière de prévention aux droits humains et aux libertés fondamentales, à la santé et à la sécurité des personnes et à l'environnement.
La CGT FAPT invite les salariés à interpeller les directions pour une véritable politique de prévention.

Nous savons que les 8 dernières années ont été les plus chaudes jamais mesurées. Ce changement climatique représente une menace pour la santé de millions de travailleurs de "1re ligne".

Le seuil d'1,5 °C d'augmentation des températures pourrait être franchi d'ici 2030, soit 10 ans plus tôt que ce qui était prévu !

Selon les scientifiques, la hausse des températures va accroître l'exposition au stress thermique (La charge thermique se réfère à la quantité de chaleur nette que le corps absorbe lorsqu'il est exposé à des environnements extrêmement chauds, ce qui entraîne une augmentation de la température interne du corps. Cette charge thermique peut avoir divers effets sur la santé).

C'est déjà un problème pour celles et ceux qui travaillent à l'extérieur. Mais aussi pour les travailleurs les plus âgés, en particulier, qui ont une résistance physiologique plus faible à des niveaux élevés de chaleur. Eléments complètement occultés de la réforme des retraites.

En effet, le réchauffement climatique confronte les modèles économiques actuels à une limite insurmontable, celle du corps.

Pour la Cgt Fapt, c'est l'opportunité de changer la façon dont nous travaillons, comme par la réduction du temps de travail, mais aussi la façon dont nous produisons.

Pour y parvenir et le faire de façon efficace, nous devons nous reposer sur l'expertise des travailleurs.

Nos conditions de travail dépendent plus que jamais du soin qui sera porté à notre planète.