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Lutte contre l'extrême droite - Sophie Binet s'adresse aux militants

19 juin 2024

Temps de lecture minutes

Il n'est plus minuit moins le quart, il est minuit moins une..

Ceci est 1 message pour les militantes et militants de la CGT

L’heure est si grave que nous pénons à en mesurer toutes les conséquences. Il n'est plus minuit moins le quart, mais minuit moins une.. Dans quelques jours, Jordan Bardella peut entrer à Matignon et l'Assemblée nationale peut être composée d'une majorité de députés de l'extrême droite, diriger 1 gouvernement. Avec la constitution de la 5e République, cela signifie d'abord pouvoir écrire la loi. Le Rassemblement National est très clair : une de leurs premières lois sera contre les libertés syndicales et contre le droit de grève. La 2e sera sur la privatisation de l'audiovisuel public et on sait qu'un certain nombre de grands patrons, à commencer par Vincent Bolloré, seront ravis de pouvoir racheter et mettre au pas Radio France et France télévisions.

Diriger un gouvernement, ça veut dire aussi avoir la main sur des ministères clés, comme le ministère de l'intérieur, qui nomme les préfets, et a l'autorité sur les forces de police, le ministère de la justice qui gère l'avancement de carrière des parquets, ou encore le ministère du travail qui, je le rappelle, a le dernier mot en cas de licenciement des salariés protégés. La constitution de la 5e République donne d'énormes prérogatives au 1ère ministre Si Jordan Bardella rentre à Matignon, ce qui est sûr, c'est que l'objectif du Rassemblement National sera de faire taire tous les contre-pouvoirs ; justice, syndicat, presse, pour pouvoir être sûr en 2027 de pouvoir accéder à l'Élysée. La CGT a toujours été très claire sur les questions d'extrême droite. 

Nous ne mettons jamais dos à dos l'extrême droite avec une quelconque autre force politique.

Il y a 1 différence de nature, cette différence de nature, c'est que si souvent l'extrême droite arrive au pouvoir par les urnes, elle refuse de rendre le pouvoir. 

C’est-ce qui s'est passé au Brésil et aux États-Unis où l'extrême droite a refusé le résultat des urnes et a tenté d'organiser un putsch. 

C'est-ce qui se passe en Italie où Georgia Melloni est en train de faire une réforme de la constitution pour remettre en cause l'indépendance de la justice et l'indépendance des organisations syndicales, de façon à pouvoir verrouiller la démocratie et à être sûr de pouvoir conserver le pouvoir. 

C’est la raison pour laquelle il faut que nous mettions toutes nos forces pour empêcher l'extrême droite d'arriver au pouvoir le 7 juillet prochain.

Nous sommes six-cent-mille syndiqués, nous avons des syndiqués dans toutes les professions et dans tous les territoires. Nous sommes nombreux, nombreuses et organisée, la CGT peut jouer un rôle majeur pour défendre notre démocratie C’est-ce que nous avons fait dans toutes les heures sombres de l'histoire en 1934, quand les ligues fascistes voulaient organiser 1 coup d'État, et que nous avons, grâce à l'énorme mobilisation populaire, réussi à initier le Front populaire et à arracher les premières grandes conquêtes sociales. En 1940, pendant la Seconde Guerre mondiale, quand la CGT a joué 1 rôle majeur dans le conseil national de la résistance puis dans les avancées qu'il a permis, et enfin dans les années 60, face aux faxieux de l'ouest qui voulaient organiser 1 coup d'état pour refuser l'indépendance de l'Algérie.

Il nous faut encore une fois être au rendez-vous de l'histoire.

Nous avons déjà réussi à soulever des montagnes grâce à notre appel au front populaire, la gauche c'est unique, autour d'un programme de rupture, avec le macronisme et avec le fascisme, grâce à notre appel intersyndical à des mobilisations partout en France, ce sont plus de 800000 personnes qui se sont mobilisées dans toute la France. 

À l'appel de l'Inter syndicale, nous pouvons donc inverser le cours des choses et imposer le progrès social. Pour cela, il nous faut maintenir et amplifier la pression populaire.  

Réunissons tous nos syndiqués pour débattre avec eux de la situation et les impliquer dans les actions de mobilisation et de déploiement. Organisons partout des actions de mobilisation et des actions de déploiement, faisons monter les revendications sociales dans toutes les entreprises à l'image de ce qui va se passer ce jeudi 20/06 dans la chimie, dans l'énergie, dans la culture où des grèves seront organisées sur les questions salariales et les questions d'emploi. 

On a besoin de faire monter la pression sociale, et enfin un point crucial, il nous faut renforcer la CGT plus que jamais quand les fascistes sont aux portes de pouvoir, il faut que la CGT soit forte. De très nombreux salariés ont fait le choix de se syndiquer depuis 10 jours. Les demandes d'adhésion ont été multipliées par 4 ou 5, il nous faut mettre le paquet pour bien accueillir ces nouveaux et ses nouvelles syndiqués, et surtout, il nous faut proposer en grand, à l'ensemble des salariés, de se syndiquer pour combattre le fascisme et agir pour mettre à l'ordre du jour des perspectives de progrès social.

Pour cela, il nous faut bousculer les agendas. 

L'Assemblée nationale est dissoute, le sénat a suspendu ses travaux, nous il faut faire la même chose avec les patrons. 

Suspendons toutes les réunions avec les patrons pour consacrer 1 maximum de temps militant au débat avec les salariés, les syndiqués, et aux actions de déploiement sur le terrain. 

Cher-e-s camarades, 

Nous sommes dans 1 moment où l'histoire s'accélère. En cette période sombre et anxieuse, alors que toutes les digues sautent, la CGT a un rôle de boussole pour aider les salariés à rentrer en résistance et à se mobiliser pour ouvrir des perspectives sociales. 

Cher-e-s camarades, 

c'est la mobilisation de chacune et chacun d'entre nous qui changera le cours des choses.

Soyons à la hauteur de nos responsabilités, soyons au rendez-vous, rien n'est écrit d'avance