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Orange : Analyse du rapport CNPS*, thème 2 - Intensité et temps de travail

2 juin 2025

Temps de lecture minutes

*Comité National de Prévention du Stress 

Qu'est ce que l'intensité et le temps de travail ?

Le temps de travail, c'est le nombre d'heures que l'on passe à effectuer son travail, les heures contractuelles, les heures supplémentaires. Cela recouvre aussi des notions comme l'amplitude horaire, le droit à la déconnexion, les temps de pause. C'est une approche quantitative.
L'intensité du travail est plutôt une approche qualitative du contenu du travail. C'est donc la complexité du travail, le fait que le travail soit souvent interrompu ou non, la quantité de tâches à accomplir, la complexité croissante des missions...

"On se base toujours sur des chiffres, il faut remplir des cases pour atteindre les nombreux objectifs ! Il y en a trop, on nous demande de la qualité, mais il faut faire du chiffre et on ne peut pas être bon partout !"

"Le travail devient une grosse charge mentale et il faut tout faire pour hier, les process ne sont pas clairs et on ne sait pas comment on doit travailler."

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À Orange, les salariés sont en surcharge de travail. La direction supprime de nombreux emplois par le non-remplacement des départs. Entre 2021 et 2024, nous sommes 20% de moins, ce qui est énorme. 40% des répondants déclarent effectuer fréquemment des heures supplémentaires non récupérées, ce qui témoigne vraiment d'un débordement régulier et chronique de la charge de travail.

D'après l'enquête DARES, 45% des actifs déclarent "se dépêcher" au travail. La dernière enquête triennale CNPS-SECAFI (2024) nous apprend qu'à Orange se sont 77% des salariés qui disent que le travail leur demande d'aller très vite. Et c'est encore pire pour les managers à qui la direction demande toujours plus.
Par ailleurs, la culture de la performance, avec des objectifs orientés « reporting-résultat », renforce ce sentiment d’urgence, souvent au détriment de la qualité. 
Ce qui ressort de l'enquête, c'est vraiment un écart croissant entre les objectifs fixés aux salariés par l'encadrement au sens large, et les moyens qu'ils estiment avoir à disposition pour les atteindre. C'est une des sources majeures de tension pour les salariés.
Non seulement les salariés déclarent avoir trop de travail, mais ils ont du mal à le faire correctement. Cela a un effet très délétère sur les conditions de travail, car ce qui permet à un salarié parfois de supporter une charge de travail excessive, c'est justement la fierté du travail bien fait, de qualité.

"Un manque d informations qui se répercute sur l'organisation. Des outils de travail non optimaux, des process évolutifs et méconnus, de nouveaux outils qui remplacent des outils usés mais qui ne sont pas développés selon les besoins opérationnels et en font des "usines à gaz."

"Les conditions de travail se détériorent de plus en plus suite à plusieurs réorganisations et a une réduction des effectifs dans les équipes qui ne sont pas remplacés. 3 départs en TPS, 1 en retraite et 0 pour le remplacement."


La direction sous-traite les activités qu'elle considère à moindre valeur ajoutée. Avec la mise en place de l'automatisation, les tâches qui restent à faire en interne sont souvent les plus complexes. Cela maintient une pression constante sur les salariés qui ont une responsabilité accrue et moins le droit à l'erreur. 

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Voici un exemple concernant les managers : 

  • Parmi les 237 managers qui encadrent plus de 100 personnes, 58% considèrent que les services coopèrent bien entre eux
  • En revanche, parmi les 4821 managers encadrant des équipes de moins de 50 personnes, 70% trouvent que la coopération entre services est mauvaise

On voit bien que plus les décideurs sont éloignés du terrain, plus leur perception du travail édulcorée.

"Deux réorganisations coup sur coup, dans les deux cas cela a entrainé une désorganisation et une complexité supplémentaire."

"Le travail en open space est très difficile, car très bruyant ce qui rend la concentration très difficile. Le flex office est très pénible, c'est une perte de temps chaque matin pour s'installer et chaque soir pour ne rien laisser sur les bureaux."

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Les réorganisations sont un facteur aggravant de tous ces constats. On pourrait penser que la direction réorganise le travail pour qu'il se passe mieux, mais les résultats disent l'inverse.
64% des salariés qui ont vécu 2 réorganisations ou plus disent être contraints d'effectuer des heures supplémentaires contre 50% de ceux qui n'en ont pas subi. Les répondants ayant vécu 2 réorganisations affirment à 53% recevoir des demandes contradictoires contre 36% pour ceux n’ayant pas vécu de réorganisations.

Plus un salarié a vécu de réorganisation dans un temps court, plus la charge de travail va être décrite comme intensive et difficile à supporter avec un sentiment de désorientation chronique qui ressort de l'enquête.
Les changements d’environnement liés à la stratégie immobilière du groupe — notamment le flex office et l’augmentation du télétravail — renforcent le sentiment d’isolement.

Cela nuit également aux capacités d'entraide et aux échanges informels, ce qui, par effet ricochet, a un impact sur la charge de travail.
Ces nouveaux environnements de travail, marqués par la réduction des surfaces et la généralisation du télétravail, provoquent une certaine déshumanisation des lieux de travail, impactant négativement les niveaux perçus d’intensité et de bien-être au travail.

Pour de meilleurs conditions de travail la CGT propose de :

  • Limiter la fréquence des réorganisations et renforcer leur accompagnement.
  • Réduire la charge de travail et respecter le temps de concentration.
  • Se doter d'outils de mesure du temps de travail, y compris pour les CEA.
  • Améliorer la communication et clarifier les consignes.
  • Investir dans la formation pour accompagner la digitalisation.
  • Renforcer la participation des salariés dans les décisions.
  • Garantir la sécurité de l’emploi et une reconnaissance juste.